L’atelier « Sténopétasses » est un atelier artistique destiné aux femmes qui souhaitent s’exprimer et déposer leurs vécus de femmes des milieux populaires vivant des oppressions multiples. Il s’agissait de faire exprimer de manière artistique leurs expériences pour renforcer leur résilience et mettre en lumière leurs vécus. Mais aussi de les rendre actrice d’un projet artistique de A à Z.
Puisque l’alliée essentielle à la photographie c’est la lumière, il a fallu réfléchir à comment on allait aborder l’extérieur pour y travailler.
Nous avons donc dans un premier temps parler de comment on se sent dans l’espace public quand on est une femme. D’abord à travers le témoignage des femmes présentes mais aussi à travers des ressources telles que « les crocodiles » de Mathieu Thomas qui fait prendre conscience du harcèlement de rue que vivent les femmes. Nous avons également fait le test de la cour d’école et nous avons remarqué que certaines qui avaient grandi en Afrique, notamment au Congo, n’avaient pas vécu cette expérience de l’espace scolaire conquit par les petits joueurs de foot, d’autres encore ont été en école non mixte. Elles n’avaient donc pas vécu cette expérience mais ont très bien compris ce qu’il se passe en général quand les conditions sont réunies et que les filles sont « repoussées » dans les coins de la cour de récréation.
On a également parler des stratégies mises en place quand elles sont dans l’espace public (nous avions défini l’espace public de façon collective au préalable), et en particulier, dans les transports en communs. Les participantes ont expliqué les stratégies utilisées quand elles prennent les transports en commun, par exemple s’asseoir à côté d’une femme, rester debout dos collé…). Nous avons également abordé la stratégie des 5D (annexe 4) qui permet de soutenir une victime de harcèlement de rue. Nous sommes arrivées à la conclusion que quoi que nous fassions dans l’espace public, nous n’avons jamais l’esprit tranquille quand on est une femme.
Les participantes ont rédigés un texte pour mettre en lumière leurs ressentis et ce qu’elles vivent dans l’espace public. Vous pouvez écouter ci-dessous les enregistrements de ces textes